Not in vain ft Gustav

Bien que le voyage prenait juste quelques heures, cela m’avait paru être une éternité. Le hibou de ma sœur était sans équivoque, il se passait quelque chose dans la forêt après qu’une énorme boule lumineuse ait atterri durant la nuit. Le clan du Terrier ne savait pas encore quoi faire, ils n’avaient osé retourner dans la forêt depuis. Je n’avais pas attendu bien longtemps pour me déplacer. Le Terrier était ma maison et même si je ne devais pas faire de préférence, il n’en restait pas moins que cet endroit avait une place dans mon cœur. Bien que tout semblait clame, de la fumée s’élevait de la forêt et je ne connaissais aucune créature magique habitant ces lieux faisant usage du feu. Je n’étais bien entendue pas venue seule puis qu’en plus de la garde du directeur, j’étais venue avec des soldats. Face à cet inconnu de la nuit derrière, nous devions vérifier ce qui avait bien pu se passer. On n'avait pas voulu que je vienne et que je participe au fouille, mais je m'en contre fichais. Je connaissais très bien cette forêt et cela pouvait servir, peu importe que je sois la directrice ou non.

Fouillant la forêt depuis maintenant plusieurs heures, je retrouvais mes plaisirs d’enfance. Cela me faisait un bien fou de retrouver mes endroits favoris, comme si je pouvais retrouver mon innocence en quelques minutes. Mais malheureusement la présence des gardes ne m’aidait pas à me laisser aller. Et ce n’était pas plus mal. Après tout, nous n’étions pas réellement en situation pour que cela soit le moment de se détendre et de se laisser aller à la nostalgie. Malgré tout, la présence de toutes ses personnes autour de moi m’oppressait et j’ordonnais rapidement de s’éloigner de moi. Je savais que les gardes n’aimaient pas cela mais je savais me défendre. Marchant le plus silencieusement possible, je n’étais pas mécontente d’avoir fait le choix de porter un pantalon et non une robe. J’avais en effet préférez des bottes en peau de dragon, un pantalon recousu à de nombreux endroits, un bustier et une cape me permettait de me démarquer des autres sorciers.

Descendant un chemin escarpé, j’avais décidé de me rapprocher de la rivière, espérant malgré moi retrouver un endroit de mon enfance. Après tout, on ne savait pas quoi chercher ni où alors autant en profiter. Je n'avais en effet pas encore eu de retour des soldats parti en vol. Mais en arrivant au bord de la rivière, je remarquais tout un tas de vêtement sur un rocher. Fronçant les sourcils, je me rapprochais pour les observer après un regard rapide autour de moi. Ils n’avaient rien de normaux. Ils ne ressemblaient en rien à la manière dont un sorcier de bon gout pouvait se vêtir et je remarquais assez rapidement un écusson qui m’était totalement inconnu. Mon instinct me poussait alors de sortir ma baguette de ma botte. L’endroit semblait terriblement calme mais je ne voyais rien autour de moi.

Observant les vêtements, je réalisais doucement mais surement que la rumeur était vraie. Je ne savais absolument pas quoi penser des vêtements que je voyais en face de moi. Un bruit dans l’eau me fit lever la tête mais je ne vis rien. De ma main libre, je posais une main sur ma poche, mon Scrutoscope était en train de vibrer, souhaitant tourner. Il y avait quelque chose, un potentiel danger autour de moi. Je n’avais aucun doute là-dessus. Cependant, les mouvements ne semblaient pas instance. Je ne savais pas trop quoi penser de cette analyse et je n’eu pas besoin d’en penser plus puisqu’un mouvement dans l’eau me fit pivoter et je vis un homme en sortir. Reculant d’un pas, je l’observais sortir de l’eau en attrapant son pantalon. Baguette devant moi, j’étais prête à réagir si nécessaire. Silencieuse, il s’exprima le premier. Reculant à nouveau d’un pas, la toupis s’était stoppée. Cependant, je décidais de faire avant tout confiance à mon instinct qui me disait de ne pas m’approcher de lui. Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. Ses vêtements ne ressemblaient en rien de ce que je connaissais. La matière que j’avais pu observer n’avait rien avoir avec ce que le monde sorcier utilisait et l’écusson de la veste m’était tout simplement inconnu.

Je comprenais les paroles de l’homme en face de moi et je ne cachais pas ma surprise. Cependant, je ne pouvais pas rester mutique et immobile de la sorte. Je ne devais pas me laisser déstabiliser plus que cela face à la confirmation de la rumeur que je ne voulais pas croire au départ. Observant quelques instants la fumée que je pouvais voir face à moi, je trouvais de quoi retrouver mon assurance. « Habillez-vous ! » dis-je finalement sèchement en lançant un wigardium leviosa sur son tas de vêtement que je lui envoyais en pleine face. Je me sentais soudainement profondément hostile envers lui. Cela faisait des décennies que le Terrier prenait soin de la forêt  et je n’osais imaginer la colère des Botrucs qu’il allait être particulièrement compliquée à calmer. Refaisant un pas dans la direction de l’homme, je le toisais de ma hauteur. « Qui êtes-vous ? Et d’où venez-vous ? Vous n’appartenez pas à mon peuple !» Demandais-je alors. Je n’avais aucune intention de réponde aux questions à l’homme en face de moi. Je pointais toujours ma baguette en évidence, le menaçant clairement cette fois-ci.