A little Push ft Paragus

Le voyage avait été à la fois long et interminable et ma recherche dans la forêt m’avait mené à une situation auquel je ne m’attendais pas. Cependant, mon instinct me disait que l’heure était grave. Revenant au terrier avant que la nuit ne tombe, j'étais partie me reposer. La pleine lune approchant, tout le monde savait que la nuit y était des plus dangereuses pendant cette période, encore plus en pleine forêt. Je n’avais pas demandé mon reste. Installée dans une des plus haute chambre du Terrier, je regardais l’agitation sous la grande tente. J’étais inquiète, je n’allais pas m’en cacher. Me passant une main dans les cheveux, je me dirigeais vers une bassine d’eau pour me rafraîchir le visage. Je n’arrivais pas totalement à avoir les idées claires.

Je décidais finalement de descendre dans la salle principale du Terrier pour me remplir un peu l’estomac. Cela faisait une journée que je n’avais pas mangé. La faim n’était pas présente, mais je n’étais pas sotte, je savais qu’il m’était nécessaire de prendre des forces. Il n’était absolument pas l’heure de perdre des forces. Après avoir descendus les escaliers exigus et interminables de la bâtisse, je me retrouvais dans une pièce avec beaucoup de monde. J’étais de nouveau chez moi et c’était une des choses positives. Le Terrier me manquait énormément et la simplicité des sorciers y vivant était tellement revigorante. Demandant un morceau de chevreuil rôti à un de mes gardes, je cherchais du regard ma sœur, mais c’est Paragus que je vis dans l’encadrement de la porte d’entrée.

J’eu un large sourire en le voyant et je ne tardais pas pour me rapprocher. Cela faisait une éternité que je ne l’avais pas revu. En réalité, depuis que j’étais obligée de vivre à Poudlard, je n’avais revu quasiment personne du territoire du Terrier, à l’exception de ma sœur. « Cela me fait plaisir de te revoir. » lui dis-je d’une voix douce. Je le considérais comme un ami d’enfance. Il avait tendance à traîner avec mes frères aînés, Donnchadh et Feargus mais je m’étais souvent jointe à eux pour partir à l’aventure. A la mort de mes frères puis surtout lorsque je devins préfète puis directrice, nous nous sommes naturellement éloignés. Avoir l’occasion de discuter et de revoir son visage si malicieux me faisait chaud au cœur et me rappeler de beau souvenir.

La nuit approchant et recouvrant la forêt, de son voile étoilé, loin d'être fou, bien qu'intrépide, j'avais ainsi décidé de laisser derrière moi, mes idées recherches. Partie en patrouille depuis l'aube, je n'avais alors fait que des rencontres ma fois sans intérêt ou presque. J'avais croisé un Chartier aux prises avec un pauvre Gnome dont-il finit, par en faire son repas. Ne m’interposant pas, j'avais pourtant cherché à rentrer en contact avec le Furet à la langue bien pendu et au vocabulaire, ma fois, plutôt fleuri. Loin d'être, une discutions constructive, devant déchiffrer ses paroles aux travers des injures et grossièretés dont-il était friand, je vins tout de même à comprendre de ses babines, qu'il avait eut à croiser le chemin d'un de ses êtres tombé du ciel, il y avait encore quelques jours.


En tout cas, ses informations étant maigres, je n'étais pas plus avancé que je ne l'aurais imaginé. Poursuivant ainsi ma vadrouille, je rentra alors la nuit venu, sans croiser âme qui vive. Rejoignant ainsi la demeure principale de la communauté, pour m'y repaître, après cette dure journée, que ne fus pas ma surprise, assiette à la main, de croiser une vieille connaissance.

« Plaisir partagé P'tit Tête ! ... Enfin, Mademoiselle la Directrice... »

Rétorquais-je avec malice en plantant ma fourchette dans le morceau de viande qui trônais dans mon assiette. Prenant un bout de ce dernier, je vins à le manger et poursuivis une fois ingurgité.

« Est ce que la présence de l’illustre tueuse de Dragon, signe ici une évolution prochaine du fameux cas, de nos invitées surprises ? »

Mon assiette à présent en main, je sentais la bonne odeur de viande monter dans mes narines. Elle était déjà coupée en petit morceau et je me plaisais à picorer avec mes doigts. Mon regard posé  sur Paragus, j’étais heureuse de le retrouver. Bien entendu, cela ne me faisait pas éclipser les problématiques de ces derniers jours. Je me demandais bien comment allait pouvoir tourner la situation. J’eu un léger sourire lorsqu’il corrigea son surnom affectueux. Retrouver ce genre de surnom me faisait du bien, me donnant la sensation de reprendre un peu confiance en moi. Depuis que j’étais directrice, je constatais bien souvent de la distance autour de moi. Je savais que mon statut de dirigeante m’isolait énormément et j’étais fatiguée de voir tout le monde mettre les formes et prendre les pincettes. Retrouver des personnes de mon passé me permettait réellement de me détendre et d’être un peu plus moi-même.

« Je dois bien avouer que je n’en ai pas la moindre idée encore. » Ce n’était pas un discours que je tenais devant tout le monde. Mais je savais que Paragus était une personne droite et compréhensive. Ne pas savoir n’était pas une faiblesse à mon sens mais pour certains, c’était malheureusement pas le cas. « Il est clair qu’il va falloir trouver une solution. Quels droits ils se donnent pour occuper nos terres ? » Dis-je avec un mouvement négatif de la tête. Prenant un petit morceau de viande, je savourais doucement. Plissant les yeux, je regardais autour de nous et je lui fis signe de nous éloigner un peu plus au fond de la pièce. Il y avait là-bas un canapé qui allait nous permettre d’être loin des oreilles indiscrètes. « Je peux te demander ton avis sur leur présence ? » J’avais besoin de me faire une opinion plus ferme et savoir ce que les autres pouvaient penser me semblait important.

Soupirant à l'idée des droits des hommes du ciel mentionné par la jeune Directrice, je vins à la suivre au niveau d'un canapé plutôt reculé. Déposant mon assiette sur une petite table non loin de là, je m’installais dans le fonds de l'assise et me tourna un peu en direction de mon interlocutrice.

« Mon avis, donc ?... Simple !... Ils n'ont pas leur place dans notre forêt ! » Joignant mes mains au niveau de mon abdomen, je posais tranquillement ma tête sur le rebord supérieur du canapé, puis fixai le plafond. « Comme si on n'avait déjà pas assez de problèmes avec les créatures qui rôdent dans le coin.... Entre les Centaures qui la traversent et les Trolls qui s'y perdent, protéger le Terrier n'est pas une mince à faire. Donc si en plus, on doit faire face à des personnes comme ça, la sécurité de la communauté magique pourrait être mise à mal. Et ça sans compter, qu'il doit y en avoir encore là d'où ils viennent... »

Prendre des avis extérieurs, et pas seulement de mes conseillers, me semblait être une chose importante. Je ne considérais pas tout savoir ni même pas avoir toujours raison. Bien entendu, j’avais ma propre opinion et c’était ma décision finale qui l’emporterait à la fin, mais cela ne m’empêchait pas de rester ouverte aux opinions des autres. Paragus était un sorcier intelligent. Il côtoyait souvent le danger et savait écouter son instinct. Il fallait beaucoup de talent pour rester en vie lorsque l’on exerçait le métier de Paragus. « Il y en a encore là d’où ils viennent ? » répétais-je quelque peu surprise.

Je ne pouvais pas dire que le contact avec le peuple du ciel était encore réellement pris. La seule chose que je constatais c’était qu’un énorme engin avait pris place en plein milieu de la forêt. « Ils sont en train de s’approprier cette forêt. Je n’ose imaginer combien de Botruc en colère sont présents dans la forêt. » Le Terrier m’était un point d’orgue à ne pas mettre en colère ses êtres des arbres pour pouvoir sereinement exploiter la forêt sans pour autant en faire une violation. Et il était incontestable que ces étrangers venaient d’en faire une très importante.

« Il va falloir les faire partir avant qu’ils ne s’installent trop. » Si c’était une certitude, je n’avais aucune idée de qu’elle manière. La force serait sans doute nécessaire mais quel destin réserver à ce peuple envahisseur. Jusqu’à présent, nous connaissions toujours nos ennemis. Cette fois-ci, ils étaient inconnus et je ne savais pas de quoi ils étaient capables en cas d’agression. Je devais protéger mon peuple. Mais d’un autre côté, aucune faiblesse de notre part ne devait être apparente. Après tout, il était hors de question qu’ils en profitent pour nous envahir. « Je pense organiser une délégation pour prendre contact pacifiquement dans un premier temps. Prendre la température. »